Les Scouts et Guides de France dans le Val de Marne
 

   Projet des compagnons de Nogent au Vietnam en 1999

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Le Vietnam aujourd'hui

Le Vietnam est un pays pauvre en voie de développement qui connaît une forte démographie. Son histoire mouvementée, parcourue de guerres, a entraîné des conséquences sociales dramatiques. En effet, parmi ses 77 millions d'habitants, le Vietnam compte de nombreux enfants errants et orphelins vivant dans une extrême pauvreté : 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, le développement économique que connaît le Vietnam depuis quelques années ne profite malheuresement qu'à une très faible minorité de Vietnamiens. De plus, il faut savoir que le modèle familial vietnamien est très différent du modèle occidental. Contrairement à l'enfant occidental qui s'identifiera au "je" trés rapidement, l'enfant vietnamien ne pourra jamais dire à ses parents, et ce toute sa vie, que "votre enfant". A la lumière de ces quelques éléments d'informations sur la vie du peuple vietnamien, nous comprenons mieux la situation difficile dans laquelle se trouvent les orphelins au Vietnam

 

Notre camp

Maxence,
Romain, Frédéric

Carte du Vietnam Cette année, nous avions décidé de participer à l'aide humanitaire au Viêt-nam, en temps que Scouts de France, en collaboration avec l'association Fraternité Chrétienne avec le Viêt-nam, le Cambodge, et le Laos (F.C.V.C.L). Ce projet ambitieux a été réalisé au cours de l'été 1999, notamment grâce à l'aide financière que vous nous avez apportée. Aussi, nous vous faisons part dans ce dossier du compte-rendu de notre expérience. Nous sommes donc arrivés à Hué le 28 juillet 1999, après une visite succincte de 5 jours du Sud du Viêt-nam et de Saïgon ( Ho Chi Minh ville ). Comme prévu nous avons été accueilli par monsieur Chau Trong Ngo, correspondant de la F.C.V.C.L et par le responsable du bureau des affaires étrangères. Ensemble, nous avons établi un plan de travail pour les 2 semaines et demie de notre présence à Hué. Notre programme comportait deux parties que nous alternions tous les jours, tout d'abord une activité physique, le chantier de l'école maternelle de Phu Hiêp, ensuite une activité sociale, l'animation de chants français auprès de jeunes enfants Vietnamiens de 4-6 ans, mais aussi un échange entre des louveteaux Français de 8-12 ans et des orphelins vietnamiens du même âge. Afin de permettre un contact plus facile avec les gens que nous rencontrions : la directrice de l'école maternelle madame Phan Thi Giang, les institutrices, les enfants et bien sûr les ouvriers, nous avions constamment avec nous nos amis interprètes, Thu pour notre première semaine à Hué, puis Lam pour la fin du séjour. Nous devons beaucoup à ces deux étudiants vietnamiens de 25 et 21 ans quant à la réussite de notre action

 


Le Chantier

Photo du chantier L'école maternelle de Phu Hiêp ne pouvant plus faire face au nombre grandissant d'inscriptions d'enfants, la directrice de l'école a décidé de répartir les enfants sur deux écoles. Une ancienne école complètements délabrée était assez grande pour accepter la centaine d'enfants excédentaire. Notre chantier consistait donc en la rénovation de cette école, travail d'envergure qui fut réalisé avec 10 ouvriers pendant 2 semaines et demie. Le chantier commença deux jours avant notre arrivée à Hué, durant ces deux jours les ouvriers démontèrent intégra- lement la toiture. Notre premier travail fut de déplacer toutes les tuiles, qui étaient entassées dans les futures salles de classes, et de les empiler proprement dans la cour.
Maxence et Frédéric déblaient une salle de classe
Ce travail devait être fait avec beaucoup de précautions car toutes les tuiles resserviraient à couvrir le toit; simultanément, les ouvriers rénovaient la charpente. Ensuite nous dûmes déblayer les différentes salles, pour permettre aux ouvriers de couler de nouvelles dalles de béton. Sur le chantier aucun appareil électrique ou motorisé n'était utilisé nous apprîmes donc à fabriquer du ciment sans bétonneuse en passant par toutes les étapes, tamisage de sable puis mélange du sable et du ciment avec un râteau. Ce ciment a servi aux ouvriers pour rénover les piliers et les murs de l'école. Au Viêt-nam la plupart des maisons ne possèdent pas de fenêtre ; en général, les habitants se contentent juste d'une grille et de volets, donc pendant que les menuisiers rénovaient les anciens volets en bois à l'aide de ciseaux à bois et de marteaux, nous poncions les grilles pour enlever la rouille et les préparer à recevoir une nouvelle couche de peinture. Puis, pendant que Romain ponçait les volets en bois avec un ouvrier, Frédéric et Maxence peignaient les grilles, travail méticuleux et très long. La veille de notre départ les ouvriers étaient en train de passer la sous-couche sur les murs. Le budget de 30 millions de dongs (15 000 F) a été respecté, cet argent a été donné par l'association F.C.V.C.L.

.Photo du chantierPhoto du chantier

Frédéric tamise le sable avec un ouvrier
Maxence fabrique du bêton

 


Les Enfants

Photo enfantsLa directrice de l'école maternelle de Phu Hiêp, nous avait chargé de nous occuper d'une classe de 30 enfants ( garçons - filles) âgés de 4 à 6 ans. Nous désirions leur apprendre des comptines françaises comme "Frère Jacques", "Il était un petit navire" ou encore "Pirouette cacahouète". Pour cette activité notre interprète avait un rôle capital, lui seul permettait le bon déroulement de cette activité. En effet, pour que les enfants puissent chanter ces comptines il fallait avant tout les enseigner à leur institutrice. Pour faciliter l'apprentissage nous écrivions les paroles sur un tableau, cela aidait essentiellement l'institutrice car les enfants ne savaient pas encore lire. En effet la langue Vietnamienne s'écrit avec un alphabet identique au nôtre.

Maxence et Frédéric enseignent une chanson

 

Photo enfantsPour que les enfants retiennent les chansons, nous découpions les chants en petites parties de quatre ou cinq mots que nous leur chantions autant de fois qu'il était nécessaire pour qu'ils les retiennent. Pour leur faciliter l'apprentissage des chansons et pour leur permettre de comprendre ce qu'ils chantaient, notre interprète traduisait tous les chants. Les plus grosses difficultés venaient de l'utilisation de certains sons qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils avaient du mal à prononcer, comme les sons nasalisés ou les "R". Il fallait à peu près 2 jours aux enfants pour retenir une chanson par cœur, ils apprenaient très vite et bien. Le dernier jour, les enfants nous ont chanté toutes les chansons qu'ils avaient apprises. Le dernier jour avec l'aide de notre interprète nous leur avons appris quelques mots en Français, comme " bonjour, au revoir, s'il vous plaît, merci, etc... " Pour essayer d'améliorer la qualité de leur enseignement nous leur avons offert des feutres, cahiers et ballons.

Nous avons pu aussi partager des moments de joie et de bonne humeur avec les enfants en jouant avec eux à "1, 2, 3 soleil" ou encore à "chat perché". La barrière de la langue était pratiquement inexistante dans les jeux.

Maxence joue avec un petit enfant Vietnamien

 

 


L'Orphelinat

Les orphelins reçoivent "la valise jaune"

 

Nous rendant compte de la chance que nous avions de réaliser ce projet nous voulions à tout pris la partager avec d'autres personnes. Nous avons donc eu l'idée de créer une sorte de correspondance entre des louveteaux de notre groupe et des orphelins du Viêt-Nam. En France avant notre départ, nous avons demandé aux louveteaux de raconter sur papier leurs journées, leur vie de famille, leurs vacances, mais aussi de faire un portrait d'un vietnamien. Avec eux, nous avons cherché des objets qui représentaient les Scouts de France, la France et en particulier la région parisienne : cartes postales de Paris, la tour Eiffel, un ballon de foot de la coupe du monde 98, des revues louveteaux, des revues Géo sur des villages français, une croix scoute et un insigne du scoutisme mondial. Toutes ces lettres et objets ont été rangés dans une valise qu'on surnomme "la valise jaune" en référence à la couleur de la chemise louveteau.

A Hué, nous avons rencontré les orphelins de "la maison des enfants de la rue" (108 Chi Lang ). La majorité de ces enfants ne sont pas orphelins mais abandonnés par leur famille qui n'avait plus assez de moyens pour les élever. Nous avons rencontré une dizaine d'enfants âgés de 8 à 12 ans. A notre première rencontre, nous leur avons remis la totalité de la valise jaune. Notre interprète Thu a traduit les textes des louveteaux et le portrait (qui a fait beaucoup rire les enfants) en vietnamien. Après leur avoir remis ces objets symboliques, nous leur avons demandé de faire à leur tour une description de leur vie de tout les jours, de l'école et le portrait d'un français. Une semaine plus tard, nous sommes allés récupérer leurs travaux, pour notre plus grand plaisir, on nous a donné un grand nombre de dessins de Hué. Notre interprète Lam nous traduisait les descriptions en français. Après avoir reçu tous ces documents, nous avons fait une grande partie de foot avec les orphelins dans la cour de "la maison des enfants de la rue" qui a été restauré par des Compagnons de Versailles en 1996 avec l'aide de la F.C.V.C.L..

Tous ces documents ont été transmis aux louveteaux le 18 septembre.

 

photo orpheinatphoto orphelinat

Notre interprète Thu
Notre interprète Lam

 


Nos Impressions

Nos meilleurs souvenirs sont ceux de Hué. En effet nous avons pu côtoyer la population locale vietnamienne de deux façons différentes : pendant notre période de tourisme et pendant notre période de chantier à Hué.

Nous avons rencontré des Vietnamiens très sympathiques pendant la partie touristique de notre séjour, mais ces contacts étaient particuliers car la plupart du temps nous rencontrions des enfants (filles - garçons) âgés de 12 à 18 ans qui essayaient de nous vendre des cartes postales ou d'autres "objets à touristes". Dès qu'ils voyaient que nous n'étions pas intéressés ils commençaient à bavarder avec nous en nous demandant ce que nous faisions au Viêt-nam. Nous avons pu discuter avec un petit garçon à Hanoï pendant 20 minutes, mais il restait toujours assez discret sur ses idées et sentiments vis à vis de nous.

A Hué, le contact avec la population était tout à fait différent; la plupart des personnes que nous étions amenés à côtoyer savait exactement qui nous étions et ce que nous faisions. Toutes ces personnes n'hésitaient pas à venir nous voir à notre hôtel, ou même à nous rencontrer dans la rue pour nous parler de leur pays, de leur culture, et aussi nous questionner sur la France, sur notre mode de vie et notre culture. Ils nous proposaient souvent de nous faire visiter la ville de Hué pendant nos après-midi libres. Avec notre interprète, ou encore avec la famille qui s'occupait du restaurant dans lequel nous mangions tous les jours, il nous arrivait fréquemment de discuter pendant plusieurs heures; souvent ils nous confiaient des sentiments très personnels. Ils nous apprenaient à mieux connaître le Viêt-Nam, en nous expliquant ce qui était choquant et ce qui ne l'était pas. Il nous arrivait fréquemment de comparer le Viêt-Nam à la France et de trouver des points communs. Tous les jeunes que nous avons rencontrés, et qui parlaient l'Anglais, le Français ou même les deux, nous ont souvent fait part de leur plus grand désir : de partir en Europe et si possible dans le pays qu'ils préfèrent, la France. En effet ils nous ont dit qu'ils se sentaient francophones et donc ils sont extrêmement contents que la France soit championne du monde en Football, ils nous ont dit que le lendemain de la finale, au Viêt-Nam, il y a eu beaucoup de manifestations et de fêtes.

Le Viêt-Nam nous a permis de nous rendre compte que tous les pays ne sont pas comme ceux de l'Europe de l'Ouest, et surtout que les mentalités sont totalement différentes quand les difficultés économiques sont assez importantes. En effet à Kim Lang, quartier le plus pauvre de Hué, les enfants paraissaient extrêmement heureux de nous rencontrer, et notre présence suffisait à les faire rire et jouer avec nous.

Nous pensons que le Viêt-Nam est un pays qui a encore des progrès à faire sur le plan économique, mais par contre nous avons beaucoup à apprendre de la population vietnamienne sur le plan humain et le respect de l'autre, au Viêt-Nam un culte est voué aux personnes décédées mais il y a aussi un grand respect envers les personnes âgées.

Cette expérience nous a beaucoup enrichis sur le plan humain et nous a permis de constater que les gens pauvres sont souvent plus généreux et plus joyeux que ceux de nos pays riches et trop souvent égoïstes; espérons cependant que les progrès économiques leur donneront plus de bien-être sans leur ôter leur générosité.

 


Des partenaires pour réussir

Cette année pour nous aider à mener à bien notre projet plusieurs partenaires nous ont sponsorisés.

Nous remercions tous ces partenaires qui nous ont permis de finaliser notre projet, nous n'oublions pas non plus toutes les personnes qui nous ont aidés à travers nos extra-jobs ( sapins - muguet - garderies - jardinage ), mais aussi par des dons.

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