Portrait : Monseigneur Gibier (évêque de Versailles
de 1906 à 1931)
Un
évêque "social"
C'est dans une époque
tourmentée que Monseigneur Gibier arrive comme évêque
de Versailles pour la grande Seine et Oise.
Il est précédé de sa réputation de
" 1er curé de France " et de ses qualités d'orateur. Le concordat
vient d'être rompu dans un climat tendu. C'est la séparation
de l'Eglise et de l'Etat avec les troubles des inventaires dans les églises
: ainsi à Versailles, à St Symphorien, le préfet est
assommé avec un chandelier
C'est dans ces craintes d'une
persécution que Monseigneur Gibier arrive à Versailles en 1906
avec un désir de pacification.
Tout est à
réorganiser dans le diocèse, en particulier les finances.
Heureusement, le nouvel évêque est un grand organisateur. Il
compte beaucoup, ce qui est assez nouveau, sur la collaboration des laïcs
: " nous sommes impuissants si votre main n'est pas jointe à la
nôtre ". Pour cela, il veut favoriser la formation des fidèles
: les premiers catéchistes laïcs apparaissent ; il crée
des conférences pour les hommes, utilise tous les moyens
d'évangélisation : conférences dans des
théâtres, missions, pèlerinages, presse (bulletins
paroissiaux mais aussi création du " Semeur " puis de la " Croix de
Seine et Oise "), et même utilise les premiers films qui font leur
apparition
Il favorise aussi l'implantation des uvres de jeunesse, les
patronages et le scoutisme.
Mais c'est surtout par son
rôle social qu'il est pionnier à son époque, dans le
sillage du catholicisme social naissant depuis Léon XIII : il voulait
faire de l'évêché un " ministère de service rendu
" : pour cela il crée l'Action Sociale de Seine et Oise qui sera à
l'affût de toutes les innovations sociales : assurances, mutualités,
syndicats, apprentissage, caisse de crédit
" On saura toujours
assez que vous êtes catholiques, disait-il, on ne saura jamais assez
que vous êtes sociaux ".
Enfin, Monseigneur Gibier
était un de ces " abbés démocrates ", c'est à
dire favorable à la République, à une époque
où les relations avec le pouvoir étaient difficiles, et il
cherchera toujours à vivre des relations pacifiques et positives avec
le pouvoir.
Ce n'est donc pas seulement
un nom de rue à Versailles que Monseigneur Gibier a laissé,
mais un héritage qui marque encore notre diocèse : il a
été un des grands évêques du début du
XXème siècle, lui qui voulait " réconcilier l'Eglise
et le monde moderne "
Portrait réalisé
par le père Etienne Maroteaux, pour SOURCES (numéro
spécial "Bicentenaire du diocèse"), Mensuel d'information et
de réflexion du Diocèse de Versailles
©
Diocèse de Versailles
2002
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